Tous les entraîneurs de l'histoire du Racing

#1 Robert Fischer 🇦🇹

🗓️ 1933-1934 / 16 matchs

Les informations sur Robert Fischer, né en Autriche en 1897, sont parcellaires et parfois contradictoires. Bien qu'il soit reconnu comme le premier entraîneur professionnel du Racing en 1933, son parcours avant et après cette période reste flou. A-t-il été pilote de chasse lors de la Première Guerre mondiale ? A-t-il été l'un des plus jeunes joueurs de l'histoire de la Wunderteam autrichienne des années 1910 ? A-t-il entraîné en Amérique du Sud avant d'arriver au Portugal ? Ce qui est sûr, c'est qu'il restera 𝐥𝐞 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐚î𝐧𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐥'è𝐫𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐟𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧𝐧𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐝𝐮 𝐑𝐚𝐜𝐢𝐧𝐠. Adepte des préparations physiques poussées à l'extrême, il n'a dirigé que les 16 premiers matchs de l'exercice 1933-1934, avant d'annoncer quitter le Racing dès le 6 janvier 1934 pour aller s'installer à Paris, où l'appelaient des "importantes affaires". Après avoir entraîné les équipes les plus prestigieuses des années 1930, il s'est engagé avec les Forces Françaises Libres lors de la Seconde Guerre mondiale, avec lesquelles il était officier d'aviation basé à Alger. Il est difficile de connaître sa date de décès, puisque deux sépultures à son nom et sans date de naissance, datées de 1954 et 1964, sont aujourd'hui répertoriées à Vienne.


#2 Friedrich Kerr 🇦🇹

🗓️ 1934-1935 / 49 matchs

Friedrich "Fritz" Kerr débarque au Racing en janvier 1934 en remplacement de Robert Fischer, parti sur un coup de tête lors des vacances de Noël. Ancien international autrichien de bon niveau (7 sélections entre 1914 et 1916) et homme discret, peu enclin à la médiatisation, il a rapidement imposé sa méthode et son football offensif. Il reste 𝐥𝐞 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐚î𝐧𝐞𝐮𝐫 à 𝐚𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐝𝐢𝐫𝐢𝐠é 𝐥𝐞 𝐑𝐚𝐜𝐢𝐧𝐠 𝐞𝐧 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢è𝐫𝐞 𝐝𝐢𝐯𝐢𝐬𝐢𝐨𝐧. Sous sa direction, l'équipe a réalisé une saison exceptionnelle en 1934-1935, terminant à une incroyable deuxième place en Division 1. C’est également lui qui a lancé Oscar Heisserer en équipe première. Avec près de 2,3 buts marqués par rencontre, il possède l'un des ratios offensifs les plus élevés de l'histoire du club !


#3 Joseph Blum 🇦🇹

🗓️ 1935-1938 / 102 matchs

Joseph "Pepi" Blum est l'un des premiers grands entraîneurs de l'histoire du Racing. Il fut également l'un des tous meilleurs joueurs autrichiens de l'Entre-deux-guerres, titulaire indiscutable dans la Wunderteam autrichienne (51 sélections, 27 capitanats). Il était surnommé "le champion du monde des footballeurs" dans les années 1920. Il a consacré sa vie au football et à sa compréhension, au point que ses différents entraîneurs lui demandaient fréquemment des avis. Il a raccroché les crampons en 1932, devenant directement un entraîneur réputé et couronné de succès. Son arrivée au Racing en 1935 a insufflé un nouvel élan au club, qui cherchait alors à s'imposer comme l'une des meilleures équipes de France. Grâce à sa vision du jeu et à son autorité naturelle, Blum a rapidement transformé l'équipe, lui donnant un style de jeu offensif et efficace qui a séduit les supporters. Son humilité et sa force de travail ont inspiré le respect de tous. Son physique d'athlète, très musclé, a inspiré ses joueurs. Sous ses ordres, le Racing a atteint la finale de la Coupe de France 1937 et proposé - sans doute - l'un des plus beaux football de l'histoire du club. En trois saisons, le Racing a toujours terminé dans les six premiers de Division 1. Il a même été pressenti pour diriger l'équipe de France en 1938, juste après avoir quitté l'Alsace.


#4 Karl Rumbold 🇦🇹

🗓️ 1938-1939 / 31 matchs (sans compter la Seconde Guerre Mondiale)

Karl Rumbold est le dernier entraîneur des années 1930 du Racing. Il fait partie de la lignée des techniciens autrichiens, très à la mode à cette époque. Avant cela, il a été international autrichien (1 sélection) et docteur en histoire de l'art alors que les premiers feux de la grande guerre s'allumaient déjà. Il est devenu entraîneur à seulement 27 ans, passionné par le jeu et la tactique. Au fil de sa carrière, il a gagné la réputation de pronostiqueur infaillible, capable de prédire le résultat final de chacun des matchs de ses équipes. Personnage érudit et passionné de peinture, il a notamment théorisé la préparation athlétique, convaincu que la pleine efficacité physique de chaque joueur est le point de départ du rendement de l'équipe. Il a dirigé le club pendant le début de la Seconde Guerre mondiale, alors que le Racing était exilé à Périgueux et disputait le championnat de Dordogne. Sous ses ordres, et c’est cocasse, Strasbourg a ainsi remporté le… championnat de Dordogne en 1939-1940.


#5 Émile Veinante

🗓️ 1945-1947 / 80 matchs
1948-1949 / 35 matchs
1960-1961 / 66 matchs

Juste après la Seconde Guerre mondiale, le Racing a frappé un (très) grand coup en attirant Émile Veinante, figure incontournable de l’équipe de France des années 1930. Le gaucher, spécialiste des corners directs, a notamment participé à trois Coupes du Monde en compagnie des Strasbourgeois Frédéric Keller et Oscar Heisserer. Le Messin de naissance a rapidement fait ses preuves sur le banc de touche alsacien, propulsant le Racing à la troisième place de Division 1 dès 1947. Sous ses ordres, le club a également atteint la finale de la Coupe de France en 1947. En constante réflexion sur le jeu, il a été l’un des premiers entraîneurs français à apporter des modifications à la rigide tactique en WM (3-2-2-3) de l’époque. Il a effectué trois passages au club entre 1945 et 1961. Émile Veinante a lancé plusieurs joueurs alsaciens majeurs de l’histoire du club tels Joseph Heckel, Frédéric Woehl et François Remetter.


#6 Kaï Andrup 🇩🇰

🗓️ 1947-1948 / 35 matchs

Kaï Andrup a signé comme entraîneur du Racing à l’été 1947. Il a été un joueur de très bon niveau dans les années 1920, probablement international danois. À son apogée de joueur, champion avec le Stade Français, l’éternel romantique du football a favorisé un chemin en amateur. Celui qui adorait transmettre à la jeunesse s’est ainsi formé au métier d’entraîneur, qu’il a exercé avec brio à Troyes, Auxerre, Amiens et Nancy. Reconnaissant envers la France, son pays d’adoption et de cœur, Kaï Andrup s’est engagé dans la Légion étrangère lors de la Seconde Guerre mondiale. Il a été fait prisonnier en 1940 avant de s’évader et de rejoindre la Résistance sous couverture. Sous ses ordres en 1947-1948, le Racing a marqué 82 buts. Il s’agit encore aujourd’hui du record historique du club alsacien sur une seule saison de première division !


#7 Charles Nicolas

🗓️ 1949-1952 / 109 matchs

Le nom de Charles Nicolas est souvent associé à l’affaire de corruption ayant entaché le Red Star Saint-Ouen au milieu des années 1950. Mais il ne faut pas oublier que c’est sous ses ordres que le Racing a remporté – avec les honneurs - le premier titre de son histoire, la Coupe de France 1951. Il a succédé à Émile Veinante - l’ancien coach - revenu au club pour un deuxième passage en 1948. Arrivé au club en provenance de Colmar, avec qui il avait réussi l’exploit d’accéder à l’élite, le Breton d’origine était d’une grande flexibilité tactique. Il n’a d’ailleurs pas hésité à faire jouer le défenseur central Raymond Kaelbel à l’aile ou en pointe pour le bien de l’équipe. Lors d’un match de Coupe de France contre Nîmes en 1951, il a tout changé à la mi-temps alors que le Racing était mené 0-3. Résultat : une victoire éclatante 5-3 ! Homme peu bavard et flegmatique, son nom restera à jamais rattaché à la mythique victoire du Racing en Coupe de France 1951.


(Interim) Secundo Pascual 🇪🇸

🗓️ 1952 / 5 matchs

Le 13 avril 1952, le Racing de l'entraîneur Charles Nicolas est déjà condamné à la D2. Il résilie son contrat d'un commun accord avec la Direction pour filer à Toulouse. L'ancien joueur du Racing, Secundo Pascual, connu favorablement pour son application et son sérieux, assure l'intérim pendant cinq matchs.


#8 Josef Humpal 🇨🇿

🗓️ 1952-1955 / 117 matchs
1958-1960 / 84 matchs

Recruté pour diriger un Racing relégué en Division 2 à l’été 1952, Josef Humpal a cumulé les fonctions d’entraîneur et de joueur. Réputé pour sa précision sur phases arrêtées, il a marqué 20 buts en 49 rencontres avant de vêtir presque exclusivement le costume de coach. Au club, il s’est fait le chantre du modernisme, proposant notamment des séances d’oxygénation après les entraînements. Du jamais vu – ou presque – à l’époque. Lors de ses deux passages, le Racing a proposé un football très offensif, terminant 23 rencontres avec au moins quatre buts marqués, un record pour un entraîneur du club. Celui qu’on surnommait affectueusement Pépi était un formateur né. Il a incarné la politique de formation du Racing des années 1950, n’hésitant pas à lancer quatre futurs joueurs de l’équipe de France : Gilbert Gress, Gérard Hausser, Lucien Muller et Jean Wendling.


#9 Oscar Heisserer

🗓️ 1955-1956 / 29 matchs

Oscar Heisserer est encore aujourd’hui considéré comme le plus grand footballeur alsacien de tous les temps. L’ancien capitaine du Racing et de l’équipe de France a marqué l’histoire du club en tant que joueur. Un peu moins de dix ans après avoir raccroché les crampons et embrassé une carrière d’entraîneur à Lyon, le natif de Schirrhein est revenu chez lui, au Racing, à l’été 1955. Il restera le premier entraîneur alsacien de l’histoire du club, même s’il n’a pas connu la même gloire sur le banc que sur le terrain. Personnage respecté et écouté, réputé un peu autoritaire et amoureux de sa région, il n’a dirigé que 29 rencontres avant d’être remplacé – sans regret - au cours de la saison 1955-1956. Il a d’ailleurs avoué à posteriori avoir été grandement déçu par le métier d’entraîneur, qui n’était visiblement pas fait pour lui.


(Interim) Albert Freyermuth

🗓️ 1956 / 7 matchs


#10 Jean Avellaneda

🗓️ 1956-1957 / 40 matchs

En recrutant Jean Avellaneda à l’été 1956, les dirigeants du Racing ont fait un pari audacieux. Ancien joueur de Bordeaux et de Marseille, il était un formateur reconnu après avoir lancé plusieurs jeunes joueurs, notamment à Perpignan. Ses principes de jeu ont fait de lui une référence dans l’Hexagone. Durant toute sa carrière, il a prôné un jeu de possession fait de passes courtes, bien loin des principes d’époque axés sur les longs ballons vers l’avant et le combat physique. Malheureusement, ses principes ont fait long feu en Alsace. Malgré un bon début de saison 1956-1957, le Racing a été relégué en Division 2 avec un effectif qu’il jugeait trop limité techniquement malgré la présence de la légende Ernst Stojaspal. De son propre aveu, il n’a pas conservé un grand souvenir de son passage au club, si ce n’est de la région. Ce qui n’est pas anodin pour un ce pur Latin, originaire d’Afrique du Nord et descendant d’Espagnols.


#11 Ferdinand Faczinek 🇸🇰

🗓️ 1957-1958 / 47 matchs

Tout a failli démarrer vingt ans plus tôt ! Le Tchécoslovaque Ferdinand Faczinek a failli signer au Racing dès 1937, mais comme joueur. C’est en effet avec Strasbourg qu’il a effectué son premier essai en France, lors d’un match amical face à Sochaux. Mais ce sont finalement les Sochaliens qui ont raflé la mise avec l’international tchécoslovaque (8). Son histoire avec l’Alsace s’est donc poursuivie à l’été 1957 après un passage remarqué comme entraîneur de Niort, qu’il a hissé au plus haut niveau amateur. Au Racing, Ferdinand Faczinek a réussi le pari de faire remonter l’équipe dès la première saison. Mais la promotion a été difficile à obtenir, et l’entraîneur est tombé en disgrâce aux yeux des dirigeants. Il était connu pour son management tout en rondeur. Il lui arrivait même de laisser son capitaine René Hauss diriger quelques séances d’entraînement.