21 octobre 1997 | Le Racing ne fait qu'une bouchée de Liverpool (3-0)

Soirée de légende à la Meinau. Après une prestation époustouflante, le Racing vient à bout du Liverpool de Michael Owen, Steve MacManaman, Paul Ince et Robbie Fowler (3-0) ! On a revu le match.


C’est une leçon de football et de géographie que le Racing a infligée à Liverpool et à David James. En allant chercher 3 fois le ballon dans ses filets, le gardien anglais a pu réviser, lui qui déclarait avant la rencontre dans France Football ne rien savoir de Strasbourg, pensant même qu'il allait jouer… en Allemagne !

Comment le Racing a-t-il joué ?

Nous sommes en 1997, et Jacky Duguépéroux inaugure pour ce grand match européen un système hybride, avec et sans le ballon. En fait, il s'adapte à la surprise tactique adverse, alors qu'un 4-4-2 losange est annoncé. Roy Evans, l'entraîneur de Liverpool, démarre avec 3 défenseurs centraux et le seul Steve Macmanaman pour soutenir Robbie Fowler, alors qu'il jouait en 4-4-2 depuis 8 rencontres. Olivier Dacourt et Frédéric Arpinon sont placés en double pivot pour protéger la défense, alors que les 3 joueurs offensifs (Zitelli, Baticle et Conteh) jouissent d'une liberté totale, et permutent tout le match pour prendre les espaces dans le dos des pistons. Mais le vrai homme clé de la rencontre n'a pas marqué ni même adressé de passe décisive…

Raschke au marquage individuel de MacMananan

Non. L'homme qui a peut-être permis au Racing de gagner s'appelle Philippe Raschke. Souvent, les entraîneurs du dimanche demandent à leurs joueurs de faire du marquage individuel strict sur un adversaire « jusqu’à le suivre s’il va pisser ». On ne sait pas si Jacky Duguépéroux a utilisé cet aphorisme, mais après avoir revu le match, il est sûr que la mission de l'habituel latéral était claire : le meneur de jeu de l’équipe d’Angleterre Steve MacManaman ! A droite, dans l'axe ou à gauche, il suit à la trace le joueur clé adverse, quitte à l'accompagner jusque dans le rond central. A noter, aussi, le match exceptionnel du défenseur central Godwin Okpara, qui a complètement muselé Robbie Fowler.

L'utilisation des couloirs

Dans ce système qui ressemble à un 3-4-3 ou un 5-2-3 pour les plus frileux, Jacky Duguépéroux demande à ses joueurs de couloirs d'être très offensifs. Stéphane Collet (à droite) et Karim M'Ghoghi (à gauche) sont priés de déborder et centrer. En première période, David Zitelli s'excentre à droite pour rentrer dans l'axe et libérer l'espace au piston malgache. Frédéric Arpinon se fait un plaisir de jouer long et trouver les espaces (capture ci-dessous). En seconde période, Karim M'Ghoghi se retrouve du côté de son entraîneur, le cauchemar de tous les latéraux. Mais ça marche ! En s'appuyant sur Frédéric Arpinon, son milieu relayeur gauche, il multiplie les débordements. Sur un double un-deux entre eux et un centre, David Zitelli trouve le poteau de la tête. En retombant, Neil Ruddock lui marche sur le visage et laisse l'attaquant du Racing au sol, en sang

La lenteur des centraux adverses

Et c'est pourtant… de la tête que David Zitelli va marquer le deuxième but du Racing, quelques minutes plus tard. En profitant d'une faiblesse ciblée dès le début de match par Jacky Duguépéroux : la lenteur de la charnière adverse (Harkness, Ruddock et Kvarme). Sur ce but, Stéphane Collet lance parfaitement Gérald Baticle, pile entre les défenseurs. David Zitelli est plus rapide que son bourreau Neil Ruddock et s'en va tromper David James, qui saura désormais placer Strasbourg sur la carte de l'Europe ! On peut, des années plus tard, affirmer que cette rencontre figure sans doute dans le top 10 des plus légendaires de l'histoire du Racing.


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