2 décembre 2017 | Le grand PSG de Mbappé et Neymar tombe à la Meinau (2-1)

Quand l'irrationnel s'invite à la Meinau ! Le Racing, tout juste promu et en difficulté en Ligue 1, reçoit un Paris SG invaincu depuis 8 mois avec Neymar et Mbappé titulaires ! Et signe l'exploit du siècle au terme d'un match de 101 minutes (2-1).

Ni Lyon, pas même Monaco ou Marseille. Le premier tombeur du club de la capitale cette saison s'appelle Strasbourg. Le club francilien n'avait plus perdu depuis le 30 avril (Nice 3-1 Paris SG), la fin d'une invincibilité de 18 matchs ! Comment le Racing a-t-il fait tomber le grand Paris SG ?

Le coup tactique de Laurey

Les titulaires du Racing

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Il n'avait utilisé ce système qu'à une seule reprise cette saison-là : lors du match d'ouverture perdu lourdement à Lyon (4-0). Quand beaucoup d'entraîneurs auraient bétonné et aligné 10 joueurs à vocation défense, Thierry Laurey a décidé de prendre le pari inverse : aligner trois purs attaquants au coup d'envoi (Terrier à gauche, Bahoken dans l'axe et Da Costa à droite) dans un 4-3-3 audacieux. "Quand on a fait la vidéo avec le coach Laurey avant le match, contrairement à beaucoup d'autres entraîneurs, il a insisté sur les faiblesses du PSG. Il avait ciblé que les latéraux adverses (Alvès et Berchiche) n'aimaient pas qu'on joue dans leurs dos" nous explique Stéphane Bahoken.

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Le 4-3-3 (ou 4-1-4-1 pour les tatillons) est très marqué sur les phases défensives. Il permet à Nuno da Costa de bloquer les montées de Yuri Berchiche et, de l'autre côté, à Terrier de sortir sur Daniel Alvès. Les joueurs du Racing ont donné ce soir-là une leçon de rigueur tactique. "On a réalisé le match parfait avec zéro défaut" concède aujourd'hui Stéphane Bahoken.

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La fermeture de l'axe

C'est un des grands principes de Thierry Laurey, et de tout entraîneur qui sait le danger que représentent les milieux de terrains axiaux adverses. Fermer l'axe contre ce Paris était vital pour que le Racing puisse exister. Tout en subissant (27% de possession de balle à peine), il a réussi à cerner et surtout contenir les attaques placées adverses. "Toute la semaine, on a travaillé cette disposition en 4-3-3, et surtout le fait de bloquer les passes des défenseurs centraux du PSG vers leurs milieux de terrain. Il ne fallait pas que les milieux arrivent à se retourner et se retrouver face à nos défenseurs." nous explique Stéphane Bahoken, lui aussi très concerné par l'attitude défensive malgré son poste d'attaquant.

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Les attaquants du Racing ont passé plus de temps à courir pour défendre que pour attaquer. "On a couru après le ballon mais on a couru intelligemment ! Mon rôle était de bloquer les passes au milieu de terrain et les orienter vers les côtés en coupant les passes vers Rabiot, Pastore et Draxler" décrypte Stéphane Bahoken. C'est exactement ce qu'il se passe sur la capture écran ci-dessus : aucune passe n'est possible dans l'axe (flèches rouges). Kimpembé est obligé de jouer vers Draxler ou Berchiche, excentrés.

Le but travaillé de Bahoken

Le plan est presque parfait à la mi-temps. Nuno da Costa ouvre le score (13e) avant que l'inévitable Kylian Mbappé n'égalise (42e). Mais le Racing va être récompensé sur une de ses seules incursions dans le camp adverse en seconde période. Une action travaillée depuis des semaines à l'entraînement, grâce à la parfaite coordination entre le passeur et le buteur. "Je sais que Nuno (Da Costa) a une très bonne détente. Sur le but, j'anticipe qu'il va gagner le duel ce qui m'a permis d'être très en avance sur les défenseurs du PSG" nous raconte le buteur.

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Sur le dégagement de Bingourou Kamara, regardez (ci-dessus) l'anticipation incroyable de Stéphane Bahoken, déjà lancé alors que Nuno Da Costa n'a même pas encore touché le ballon. Presnel Kimpembé est battu à l'origine même de l'action, puis pris de vitesse par l'attaquant du Racing qui s'en va tromper Alphonse Aréola. Puis le Racing souffre beaucoup, le match termine à 100 minutes et 42 secondes de jeu (blessure de Bingourou Kamara remplacé par Alexandre Oukidja). Le Paris SG a frappé 7 fois au but lors des interminables arrêts de jeu. "A la fin du match, on était rincés. Pour être très honnête, quand on voit qu'il y a 12 minutes d'arrêts de jeu, on a pris un petit coup. C'était surréaliste !" avoue Stéphane Bahoken. Surréaliste, c'est au moins le superlatif qu'il faut utiliser pour qualifier cette froide nuit d'hiver à la Meinau. Dont on reparlera encore dans 5, 10, 50 ans !